Voici un des auteurs que je suis depuis longtemps et dont je savoure chaque ouvrage. Luc de Brabandère nous explique ici qu'avoir des idées nouvelles ne suffit, voir même, n'est pas le problème premier des entreprises. Il explique qu'il incite les acteurs de l'entreprise à exprimer leurs activités pour en extraire du sens. Et c'est ensuite par ce sens nouvellement exprimé que les idées acquièrent leurs logiques.
Cette thèse, qui peut sembler provocante pour des promoteurs de la créativité comme moi, explique qu'il y a bien deux mécanismes nécessaires pour qu'une idée puisse être transformée en réalité au sein d'un organisation. Le premier est la créativité "propre" qui permet d'élaborer un concept porteur d'originalité, une solution originale ou une nouvelle organisation. Et parfois, les entreprises ne manquent pas de cette créativité propre. Par contre ces entreprises peuvent avoir du mal à changer la perception de leur activité pour que cette créativité propre s'exprime. La méthode que propose Luc de Brabandère est la verbalisation (et j'aimerais bien en savoir plus). Grâce à ce travail, les idées latentes de l'entreprise prennent sens et l'on trouve ici le deuxième mécanisme nécessaire à la concrétisation de l'idée.
C'est génial! On peut donc complêter le schéma que l'on retrouve fréquemment dans la littérature traitant de la créativité. Le schéma représente couramment la façon standard d'adresser un problème en restant dans notre zone de confort ou dans notre périmètre de perception ou comme dit Armand Hatchuel être victime de l'effet de fixation. La créativité c'est sortir de ce périmètre, et si l'on s'arrête là la plupart du temps la machine est bloquée. Il faut donc mettre en oeuvre le second mécanisme dont Luc de Brabandère provoque par son travail: l'extension du périmètre de perception.
Cette extension du périmètre de perception est bien un problème ardu pour les grosses organisation. Faire que cette prise de conscience soit présente à tout les niveaux de l'entreprise est une problématique que les dirigeants doivent traiter avec sérieux.