mercredi 18 mars 2009

L'avocat de l'ange ou comment travailler sur une idée qui n'est pas la mienne

Il existe de multiples causes de frustration pour un employé dans une entreprise. Pour un créatif qu'il soit designer, ingénieur, chercheur, informaticien ou tout autre, voir une idée qu'il défend est souvent une des causes de cette frustration. Nous avons tous déjà vécu ce type de situation:

J'ai expliqué mon idée à Fabrice et:

a- Il m'a expliqué que c'était trop cher
b- Il m'a dit que mon idée n'était pas réaliste
c- Il m'a dit que ça existait déjà
d- Il m'a dit que mon idée manquait de bon sens
...

J'écourte la liste, ici. Tout simplement parce, d'une part, il existe des milliers d'objections à une idée nouvelle, et d'autre part, qu'une idée bien fraiche est souvent chère, peu réaliste, souvent comparée à de l'existant et par définition manque de bon sens.
On peut donc en déduire que toute idée est facilement critiquable et que ce n'est pas un critère de valable pour l'évaluer. On peut évidemment remettre en cause les arguments notre Fabrice "le sceptique", mais ce n'est pas ce que je propose ici.

Il faut bien comprendre que l'on est tous un sceptique en puissance et qu'après un léger effort je suis persuadé qu'il est facile de trouver un exemple où l'on a endossé ce rôle. Pour éviter d'en rajouter à notre frustration, voyons ce que l'on peut faire en terme de travail sur nous même au lieu d'essayer vainement de changer les autres. Posez vous la question de savoir si vous avez tendance à voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Le plus important étant de savoir si vous avez une tendance marquée ou non. Il faut bien comprendre que ces deux points de vue représentent tout deux une vérité, et que seule la prédominance d'un de ces points de vue nuise à la créativité. Il y a un temps pour critiquer et un temps pour renforcer .

La méthode que je propose, ici, et que vous trouverez brillamment décrite dans le livre Une fourmi de 18 mètres ça n'existe pas de Ivan Gavriloff, Bruno Jarrosson, et Georges Theys est l'avocat de l'ange. A chaque fois qu'un de vos collègues, collaborateurs ou responsables vous parle d'une de leurs idées, faites comme si elle était la votre.
Premièrement, laisser votre interlocuteur exprimer son idée, posez lui des questions, utilisez des canaux de communications emphatiques: pas d'interrogatoire, pas d'affirmation mais plus de la reformulation. L'idée n'est pas de servir du "c'est trop génial" toutes les minutes à votre interlocuteur. L'idée est de comprendre, d'assimiler, et de faire sienne cette nouveauté.
La deuxième étape est de chercher des arguments nouveaux pour aider votre interlocuteur à défendre cette idée et c'est en celà que consiste la posture de l'avocat de l'ange.
L'exercice est évidement ponctuel et ne bannis en aucun cas la critique. Le principe est d'équilibrer la plaidoirie de l'avocat et du procureur. Le bénéfice est multiple, votre interlocuteur sera satisfait de votre échange, potentiellement, le fruit de votre discussion sera une idée plus forte et par reproduction cet interlocuteur vous fera peut-être le même exercice pour vos idées.

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